Je n’ai ni tes yeux noirs malicieux, ni ta peau burinée de calabrais provençal, encore moins ton corps mince et musclé des hyper actifs de la Vie, mais j’ai comme toi un sens certain de la famille, un amour débordant pour mes enfants, le goût des pastas et du piment qui pique agréablement le palais du quotidien. Comme toi, je manie la pelle et le sécateur, je gratte le sol, je ne crains plus les vers de terre et j’observe patiemment chaque petite graine que je sème avec persévérance. J’aspire certes à la gentillesse et à la fraternité que tu déployais avec tes proches et tes amis, mais les temps ont changé et l’empathie et le partage ne sont plus que des valeurs ajournées. Comme toi pourtant, je garde l’espoir, celui qui réjouit la vie et te fait progresser. L’indépendance et la liberté que tu déployais comme un étendard à bord de ton semi remorque avant de dérouler les milliers de kilomètres, auront fait ton bonheur trop bref et mon malheur infini.
Je ne savais pas que je t’aimais autant avant que tu ne disparaisses. On dit que le temps atténue la douleur, c’est faux, c’est pire ! Mais c’est peut être parcequ’à 18 ans, on ne réalise pas les conséquences d’une absence définitive.
Je vais sortir une bonne vieille banalité mais oui, bien sûr et sans hésitation, criez à votre père que vous l’aimez avant qu’une BMW ne décide un beau jour de vous l’enlever à tout jamais ...
Bonne fête à tous les papas aimables et aimants 💐